Jeudi 09/10/2008Aujourd’hui, c’est repos niveau sportif, mais il faut aller chercher le dossard, plaque de vélo… et pour cela, il nous faut le passeport, il est 9h du mat, on a un peu de retard. Au moment de partir,
CB me dit t’a pris ton passeport, je réponds « ah non merci ». Donc je monte dans la chambre, je cherche, je cherche et puis rien de rien, je descend je demande
quelqu’un a vu mon passeport, non, donc je cherche en bas, je retourne quelques affaires, rien… On est en retard, donc je prends ma carte d’identité, mon permis…
Cela suffira pour retirer ma pochette d’inscription, mais bon il faut que je retrouve mon passeport, je commence a me poser des questions, où
puis-je l’avoir mis ? Mais pour moi pas de soucis, je n’ai jamais rien perdu donc je me dis
qu’il ne doit pas être loin. Retour à la maison dans l’après midi, donc je retourne la baraque en compagnie de mes collègues, mais rien de rien, c’est une évidence je l’ai paumé mais où ? A priori je l’aurai laissé dans l’avion entre
Los Angeles et
Kona, mais pas sur du tout, donc téléphone à l’aéroport, à la compagnie A
merican A
irlines (que des réponses négatives) enfin c’est pas moi qui téléphone, car j’ai dû mal travailler à l’école et donc difficile de tenir une conversation tél avec des ricains, alors c’est
ironfab qui s’y colle. Donc on décide d’appeler le consulat de
Los Angeles qui lui nous dirige vers le consulat de
San Francisco, problème c’est fermé, donc on appelle un n° d’urgence, qui nous dit on vous rappelle demain matin.
Vendredi 10/10/2008Il est 9h du mat, personne au tél, 9h30 personne, donc j’appelle vers 9h45 et tombe sur un répondeur qui dit que le bureau est ouvert le vendredi entre 9h et 12h30; le problème c’est
qu’il y’a un décalage de 3h entre
San Francisco et
Kona donc là bas, il est 12h45 donc c’est fermé. On rappelle le n° d’urgence, personne donc on laisse un message….
Un type rappelle dans l’après midi, tombe sur Loulou et lui dit
qu’il faut attendre lundi, mais se veut rassurant et lui dit
qu’il faut aller voir une personne sur l’île qui me fera un laisser passer, pour rentrer au pays donc tout va bien.
Sereinement, on va poser les vélos dans l’après midi dans le parc; du coup, je commence à rentrer dans la course, mais vraiment doucement…
Samedi 11/10/2008Réveil à 4h du matin, pour la journée sportive qui s’annonce la plus dure de l’année. Petit déjeuner très simple (café + moitié d’un gâteau sport).
Départ de
Waikoloa Beach pour
Kona à 5h du matin en compagnie de F.
HOUZELLE (athlète de haut niveau dans la gendarmerie) C.
BASTIE (
triathlète professionnel) et Loulou notre supporter et pote d’enfance (qui a à son actif les plus grandes
férias de France et de
Navarre).
Il est 6h15 et tout le matériel est déposé dans le parc, je profite d’un moment pour regarder ce qui se passe dans le parc vélo et alentour (des caméras partout, lâcher de parachutistes…)
On est à 30 minutes du départ, l’hélicoptère de la
NBC est en train de tourner, cette chaîne américaine va retransmettre le triathlon en direct.
6h45 les pros s’élancent, ils sont environ 150 avec les féminines, c’est l’heure de l’échauffement, il va être vite fait, un 100m qui sépare la plage de la ligne de départ, puis on attend l’heure fatidique. J’ai repéré une place complètement à droite où il y a des pneu contre une paroi en béton, je me faufile et je vais m’accrocher à ce pneus afin d’éviter de rester dans l’eau pendant 15
mn et me fatiguer pour rien, mon copain
Fabrice me rejoint. Un allemand nous dit «
achtung » en nous faisant signe de regarder sous l’eau, on regarde et on voit tout un tas d’oursins collés contre les parois, donc vaut mieux éviter d’avoir des épines dans le pied avant le départ.
7h c’est parti, un coup de canon retenti, je suis quasiment à coté et du coup mon oreille à du mal à s’en remettre, les premiers mètres sont plutôt corrects, je ne suis pas gêné, et je peux nager correctement et ce tout le long des 3900m, je vais prendre quand même un coup de poing dans la figure, je me lâche et gueule dans l’eau «
Fuck » (mais bon c’est la course, c’est comme ça ). Je sors de l’eau en 375° position avec un temps de 1h02
mn32, la transition est très rapide, j’enfile mes chaussures, casque profilé et lunettes, c’est parti pour 180km de vélo au milieu des champs de laves, avec au programme un dénivelé de 1200m et du vent…
Comme à mon habitude je décide de faire la partie vélo au
cardio (pas dépasser 160 pulsation/minute) mais d’entrée je me met dans le rythme et je vois que je suis bien, je roule à 40km/h mais les
puls sont à 165, je remonte pas mal de concurrents mais je me fais aussi doubler, les 2 premières heures de vélo sont plutôt rapides environ 38.5km/h mais faciles car vent favorable, la troisième heure est difficile car le vent tourne et il y a la bosse de
Hawï avec 10km d’ascension et surtout une descente de 10km en ligne droite avec un vent latéral qui souffle par bourrasque à 70km/h, je vais manger le bas coté à 3 reprises, en me faisant quelques frayeurs, je descend prudemment à 50km/h. La quatrième heure de course sera très dure, vent de face, je manque de puissance et me fait déposer par d’autres concurrents, mais j’arrive à limiter la casse dès que la route s’élève, sur les ravitaillements je commence à prendre du coca, pour m’habiter à cette boisson pour le marathon. Et là au grand miracle, comme à
Zurich en 2007, je retrouve des forces, je redouble des concurrents qui m’avaient doublé juste avant. La 5° heure se fera à bonne allure toujours avec un vent latéral légèrement défavorable. Finalement je pose le vélo assez frais, je me change, j’oublie pas de me mettre de la crème solaire et c’est parti pour le marathon, le plus dur du circuit
ironman (il fait chaud environ 30° et le taux d’humidité de 80% m’empêche de respirer normalement). D’entrée une bosse de 100 mètres, où j’entends les encouragements de mon pote d’enfance « Loulou » qui est venue à l’autre bout du monde pour suivre mon rêve de
triathlète. Cela me
booste, c’est bon pour le moral. Sur les 10 premiers km, je cours à 4’45/km ce qui est plutôt correct pour moi, mais je double personne, et au contraire des wagons d’athlètes me passent dont mon pote
Fabrice qui est impressionnant. Il est parti pour chercher une place dans le top 100 mondial. Le circuit est une boucle en aller retour, donc on se croise et j’aperçois pas mal de très bon français comme
Lionel ROYE,
Fred DURAND, et d’autres; on s’encourage mutuellement. A cet instant je ne m’affole pas, je décide d’en profiter, je suis bien dans mon allure, je fais la course à mon rythme avec les forces qui me restent. Les pulsations sont bonnes et
musculairement c’est correct. Entre le 10° et le 20° Km je continue mon train-train à 4’55/km. Reste à attaquer le terrible secteur d’
Energy lab entre le 20° et 30° km, le sol est à 44°, je suis bien hydraté, j’ai pas de coup de chaleur, je suis même plutôt bien, par contre j’avance plus je cours à 11km/h, je commence à ma déconcentrer et à partir dans mes calculs, si je continue à cette allure je vais boucler la course en plus de 10heures, et ça pour moi, après tout les sacrifices que j’ai pu faire pour préparer cette course c’est hors de question.! Fin du 30° km, un panneau signalétique affiche mon nom avec un message pour
Nad et
Chacha, cela me motive, à partir de cet instant je ne me ferai plus doubler que par 2 japonais, mais je me cale dans leur foulée, le problème c’est
qu’au ravitaillement ils me prennent le coca et la flotte, je crois que je suis cramé et je commence à gueuler « Oh et moi » alors je les double pour prendre les
ravitos devant (je crois que des fois je suis un peu con con) et j’accélère. Je vais finir le marathon à un peu plus de 12km/h, il me reste 600m à faire et on arrive sur la fabuleuse avenue
Alii Drive qui est noire de monde, je peux savourer le moment, et ce que je viens de faire, je boucle l’
ironman d’
Hawaï (finale du championnat du monde, en 9h51 à la 230° place sur 1732
finishers. Je suis 18° français.
Direction le massage, mes nerfs lâchent, la fatigue, les soucis (je me suis rendu compte 2 jours auparavant que j’avais perdu mon passeport et comme on dit pour déconner no passeport no home, sauf que là je n’ai pas envie de rigoler).
C’est terminé, j’ai pu vivre mon rêve de sportif, participer à la finale de championnat du monde de triathlon, je me suis confronté à l’élite mondiale de l’
ironman, et je relativise sur mon niveau, en voyant tous ces gens hors du commun, en effet une cinquantaine de concurrents dont des féminines on fait le marathon en moins de 3h, c’est tout simplement prodigieux.
Jamais jusqu’à présent je ne m’étais entraîné comme cela (en moyenne 15h par semaine) j’étais très bien préparé, et ma place relativise mon niveau, je ne pouvais pas faire mieux, et suis entièrement satisfait de ma course, c’est la première fois que je n’ai connu aucun problème de santé ou autres.
Un grand merci à l’association des sociétés réunis (M.
DEGUILHEM J.C et son équipe), à mon employeur le cabinet d’expertise comptable @
COM Expertise, à
Bricomarché de Saint
Pardoux Isaac et au conseil général du lot et
Garonne pour leurs partenariats financiers.
Merci à mon coach
Bruno FERRAT pour son plan d’entraînement et son plan diététique, merci à ma compagne qui supporte toutes les concessions qui sont nécessaires à la pratique de ce sport et qui me laisse vivre ma passion. Merci à tous mes amis, collègues de bureau, et membres de ma famille pour les mots d’encouragement
qu’ils ont eus avant, après la course et qui m’ont suivi en direct.
Pour les chiffres :
Natation = 395° temps en 1h02
mn32s soit 1
mn38 au 100 mètres
Vélo = 199° temps en 5h11
mn52 soit 34.7km/h de moyenne
CAP = 370° temps en 3h30
mn03s soit 12km/h de moyenne
Dimanche 12/10/2008 :
Petit déjeuner et ou déjeuner au
Hilton de
Waïkola beach, un des hôtels les plus beaux du monde d’après la légende… On se pète le bide, il faut bien recharger les batteries.
Le soir, soirée des A
wards, sous des pluies tropicales, cela ne va pas nous empêcher de prendre quelques bières, rhum coca, voire vodka
red bull pour les + courageux. Soirée bien sympathique ou on a pu bien rire. En effet après avoir passé 10jours en compagnie de
triathlètes, le
touki attendait cette soirée avec impatience, il a été à la hauteur de l’évènement (roulade du poilus…) On fait la fermeture, il est 3h du mat.
Lundi 13/10/2008 :Réveil à 6h, car avec décalage avec
San Francisco il est 9h. J’appelle la chancellerie et jusqu’à 7h30 je tombe sur la messagerie, donc je fait un autre n° qui n’a rien avoir avec le passeport, je tombe sur une dame qui me donne tous les renseignements et un nouveau n°téléphone à
Honolulu. J’appelle cette personne me dit la procédure à suivre, il faut que j’aille la voir avec diverses pièces justificatives… Donc, direction l’aéroport pour prendre l’avion pour
Honolulu, gros problème tous les avions sont complets… Donc je décide de rester à l’aéroport toute la journée, au cas où une place se
libèrerait, problème l’agence consulaire ferme à 14h, mais bon je tente le tout pour le tout, car les délais pour obtenir le laissé passé est de 3 jours, en effet il faut envoyer les papiers à
San Francisco, qui traite le dossier et qui renvoie le tout à notre maison.
Entre temps j’ai la personne du consulat au tél, et toujours pas d’avion, j’ai compris que je partirai pas à
Honolulu et du coup que je vais louper l’avion pour Paris prévu mercredi, que je suis bloqué à
Kona, plus de bagnole, plus de maison… il y a pire comme situation, mais je sais pas pourquoi je craque, je suis au fonds du seau et me fait tout un tas de film (c’est la panique dans ma tête). Finalement la femme du consulat trouve une solution et si je trouve un avion le lendemain, il y’a moyen d’avoir les papiers en tant et heure.
Mardi 14/10/2008 :
Direction l’autre aéroport de l’île en compagnie de Loulou et direction l’île d’
Honolulu, où je retrouve l’agence consulaire française, traite le dossier, qui part dans la foulée avec
FEDEX. J’ai un numéro de suivi, qui me permettra de savoir ou en est mon laisser passer.
Mercredi 15/10/2008 :14h15
Fedex arrive et me livre le laisser passer, ouf… Merci aux
binômes consulaires de
San Francisco –
Honolulu qui ont fait un super boulot.
20h40 décollage, direction
the home. Entre temps les ricains m’auront fouillé à plusieurs reprises, m’auront pris mon
ADN...
Mais bon tout fini bien, je ne tirerai pas de conclusion, je vous laisse la faire vous-même.
Départ à 22h pour une sortie de 1h à 2h en fonction du temps et des courses du week.
Que de puissance ce Stéphane, quel athlète. !!
Pour le mois de décembre, on va rester calme sauf dans la dernière quinzaine...
Ces séances se déroulent le mercredi avec un départ au pied de la forêt vers les 13h. Pour plus 
